Caractéristiques de la Pierre de la Carrière sur les Roches.
Au « LOS ANGELES » : classification de la dureté de la pierre : 1ère catégorie, juste en dessous des pierres précieuses.
Au « Micro-Deval » : Classification de l’usure de la pierre : 2ème catégorie
La masse volumique : 2,80 (densité)
Taux d’absorption : Entre 0,2 et 0,4
Matière Humique : —————
Gélifraction : Non gelive
Voici
- le rapport de Monsieur Grogna, géologue de la Carrière.
- Les rapports d’analyse de la pierre.
Rapport rédigé grâcieusement par Monsieur Grogna, Géologue de la Carrière.
DONNEES GEOLOGIQUES – Carrière « SUR LES ROCHES » à Bastogne
La carrière «Sur les Roches» à Bastogne appartient au Synclinorium de l’Eifel. On y exploite les formations psammopélitiques du Dévonien inférieur.
Les roches de la carrière sont communément appelées « grès ». Elles sont constituées d’alternance de bancs pluricentimétriques à pluridécimétriques de roches définies par les spécialistes comme étant selon les bancs des quartzophyllades pouvant être zonaires, grenus, quartzitiques ou argilisés avec parfois des joints argilisés provenant d’une altération. Selon d’autres appellations, les roches peuvent être définies comme étant des quartzites feldspathiques ou arkosiques parfois chlorotiques, des psammitoquartzites feldspathiques chloritisés, des psammites zonaires, des micropsammoschistes parfois feldspathiques.
La structure tectonique est un pli anticlinal de direction générale NE-SW, accompagné par des plis secondaires. Les ondulations longitudinales lui donnent un caractère de complexité.
La carrière est creusée dans la zone axiale du pli. Dans la paroi SE, la direction générale du flanc est NE-SW et le pendage de 30° environ. Dans la paroi NW, l’autre flanc a une direction semblable et un pendage de 15° environ vers le N. La position des bancs est très variable dans la charnière du pli majeur et dans les plis secondaires. Elle est toutefois assez facile à suivre dans le périmètre du site.
Le faciès est hétérogène sur la verticale. Latéralement par contre, il est bien homogène. Les couches sont généralement régulières. Les irrégularités mineures locales sont dues au plissement et à certaines variations dans les rythmes de sédimentation.
Les systèmes de fractures sont nombreux et certaines fractures sont importantes avec une fréquence de l’ordre de 50 cm présentant souvent un remplissage de quartz et de «bastonite» (mica noir). Les diaclases parallèles et orthogonales à la stratification sont fréquentes et parfois remplies par le quartz. Le terme géologique utilisé pour définir cette structure particulière est le « BOUDINAGE »
Les glissements banc sur banc sont rares et peu marqués. De légers broyages affectent les zones de charnière des plis majeurs et secondaires sans produire d’effet sur la résistance des concassés. La présence de remplissages dans la majorité des fractures et les passées plus argileuses limitent fortement la perméabilité de la roche.
L’exploitation de la carrière permet de produire une variété de granulats d’excellente qualité répondant aux normes de qualité en vigueur. Ces granulats sont destinés au marché local incluant le Grand-Duché proche et sont utilisés dans les bétons, enrobés, ballasts, fondations et sous fondations drainantes de qualité.
A titre d’anecdote, le terme scientifique « BOUDINAGE », mondialement adopté, a été défini dans une carrière de Bastogne lors d’une excursion géologique qui eut lieu voici plus d’un siècle. Les géologues belges ont observé des minéralisations de quartz recoupant certains bancs rocheux à intervalles assez réguliers dont l’allure ressemble à des boudins. Après avoir étudié le phénomène, ils ont constaté que ces minéralisations de quartz ne se rencontraient que dans les bancs compétents (bancs de grande dureté), tandis que les autres couches situées directement au-dessus et en dessous plus incompétentes (moins dures) n’étaient pas affectées. C’est en fait une très lente mise en traction des roches (parallèlement à la surface des bancs) lors d’un phénomène tectonique ancien qui a généré une série de fractures dans les niveaux compétents, tandis que les couches voisines plus incompétentes acceptaient de s’étirer sans se rompre (phénomène de fluage). L’espace de la fracture a pu se remplir de quartz dont la couleur laiteuse très caractéristique tranche particulièrement sur les roches gris bleuté.
Références internet sur le boudinage :
ttp://en.wikipedia.org/wiki/Boudinage
http://popups.ulg.ac.be/ASGB/docannexe.php?id=1863
* GROGNA Joseph
* Ingénieur Conseil – Consultant dans le secteur mines et carrières.